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« J’ai investi dans une fabrique d’aliments pour les bovins et les pondeuses »

La fabrique est pour l'heure montée sur un châssis, « ce qui permet de la poser où on veut », explique Yannick Bialade. Elle trouvera prochainement sa place définitive.

Yannick Bialade, éleveur de limousines et de poules bio dans les Hautes-Pyrénées, produit ses aliments à la ferme et réalise des économies.

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Comment valoriser au maximum les productions de l’exploitation ? C’est en voulant répondre à cette question que, progressivement, Yannick Bialade a fait évoluer son élevage de vaches allaitantes et de poules bio, à Estaing dans les Hautes-Pyrénées, à 1 000 mètres d’altitude. Une ferme sur laquelle il s’est installé en Gaec avec son père Serge, en 2013, et où les a rejoints Justine, la sœur de Yannick, il y a trois ans. Les associés, qui engraissent les vaches et les veaux ont notamment investi, il y a un an dans une fabrique d’aliments à la ferme.

Avec les vaches, « les céréales, c’est pour la finition »

Dès son arrivée, Yannick a décidé de changer l’alimentation du troupeau, avec un principe clé : « Une vache fonctionne bien avec de l’herbe. Les céréales, c’est pour la finition. » L’enjeu est important sur une surface de 60 hectares, dont 35 ha de prairies permanentes. La stratégie est axée sur l’autonomie.

« L’effectif de 55 mères correspond à ce que l’on peut produire. J’ai ainsi gagné 30 kg de carcasse pour mes vaches [475 kg en moyenne aujourd’hui, NDLR] et j’ai diminué le temps de finition d’environ un mois. » Pour les veaux, le même aliment (80 % de maïs et 20 % de méteil toasté) est donné en plus du lait.

Peser et bien mélanger

Pendant plusieurs années, Yannick et Serge fabriquent cet aliment grâce à un broyeur à marteau. En 2021, lorsque Justine s’installe à leurs côtés, « l’objectif, était d’augmenter la vente directe pour vendre nos produits à bon prix », détaille son frère. Ils décident de lancer un atelier de poules pondeuses pour compléter le revenu de la nouvelle associée grâce à un excédent de production de céréales d’environ 10 tonnes par an. L’achat d’une fabrique d’aliments à la ferme est allé de pair. « Pour le poulailler, il fallait une ration stable, homogène. Il fallait aussi plus de protéines, donc on s’est mis à produire du soja. »

Pour les 240 poules et les bovins, environ 50 tonnes d’aliments sont nécessaires par an. Après plusieurs mois de recherche, le Gaec choisit une fabrique d’occasion. L’investissement s’élève à 12 600 euros pour un automate et un broyeur-mélangeur. Des vis d’occasion sont également achetées, et des cellules de stockage sont fabriquées, pour un coût « situé entre 3 000 et 4 000 euros ». Un montant total bien loin des 42 000 € pour une fabrique neuve de haut de gamme, hors stockage.

Pour les bovins, la ration est inchangée, mais elle est bien mélangée et surtout pesée avec précision. Pour les poules, pour un mélange de 500 kg, il additionne 142 kg de maïs, 105 kg de soja toasté, 90 kg de blé, 60 kg de méteil toasté (féverole et blé), 50 kg de calcium, 40 kg de tournesol (qu’il ne produit pas) et 13 kg de compléments minéraux. Le taux de ponte est satisfaisant : il oscille entre 85 et 90 %.

Pour les éleveurs, le principal intérêt de la fabrique réside dans la baisse du coût de l’alimentation. « Pour les vaches, cela revient à 285 euros la tonne et 385 euros pour les poules pondeuses. On estime gagner environ 15 000 € par an par rapport à l’achat d’aliments à l’extérieur. » Autres avantages, « je gagne du temps et je suis remplaçable, se félicite Yannick. C’est important parce que mon père va bientôt prendre sa retraite et on embauchera sans doute un salarié. »

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